Le plaisir du voyage est avant tout un plaisir des sens. En Ouzbékistan, le pain est considéré comme sacré et il se trouve sur toutes les tables. Il se partage à la moindre occasion et il est considéré comme l’un des symboles de ce peuple accueillant et chaleureux. En regardant les armoiries nationales, le blé est représenté, symbole du pain quotidien.
Le peuple Ouzbek
A chaque voyage, les ouzbeks sont toujours ravis de nous inviter à partager leur repas. Refuser une invitation est une offense mais les occasions sont tellement nombreuses qu’on se doit de décliner très poliment et assez régulièrement malgré nous. Par manque de temps, nous sommes régulièrement amener à partager ne serait-ce qu’un thé et un bout de pain. De ces échanges, partages et sourires, les photos fusent… mais je ne sais pas si de nous, photographes ou d’eux, curieux et fiers de partager un moment avec des étrangers, en prennent le plus.
Le voyage éveille les sens. Alors que la pâte du pain se prépare en continue et que les premiers pains se collent contre les parois du four, nous sommes là à observer les étapes de fabrication de ce pain ouzbek, et nous sommes prêts à se jeter dans l’action.
Le travail du boulanger
L’odeur du pain cuit me donne faim. Il faut savoir, que chaque région propose des types de pains variés, unique par leur aspect et goût. Ici nous photographions le pain de la région de Ferghana.
Afin de documenter au mieux le travail du boulanger, nous assistons dans un premier temps à chacune des étapes de fabrication pour mieux les comprendre puis nous les photographierons… pas forcément dans l’ordre d’ailleurs !
Le pain est cuit. Le boulanger décolle les pains de l’intérieur du four pour les mettre encore chaud brûlant, dans le grand panier. Cette action est très répétitive. Le boulanger fait des allers-retours et son assistant des va-et-vient pour les organiser pour la vente sur le panier.
Pour photographier au mieux leur travail en si possible une image, il fallait donc attendre un moment de synchronisation entre les deux. L’angle choisi et le cadrage allait être important pour raconter au mieux l’histoire en une photo. Ici, le boulanger serait encadré entre les portes, à l’intersection d’un point de force (voir règle des tiers). Avec ce cadrage, je renforcerais son importance dans l’image. Son assistant, au premier plan, me donnerait cette proximité, cette 3ème dimension utile à la lecture de mon image et il servirait pour fermer le cadre dans le premier tiers de l’image. Je ne voulais rien derrière lui. Pour ce faire, je devais donc m’approcher très près du panier et attendre juste le bon moment quand les deux sont dans l’action au même moment… l’anticipation était la clé ici pour une photo réussie.
La lumière était encore douce malgré les quelques tâches de lumière qui passaient à travers les feuilles du mûrier derrière nous. Le boulanger en sortant pour disposer les pains était bien éclairé, alors qu’il faisait très sombre à l’intérieur. Tout était presque parfait car sur l’image finale, il manque un petit bout de main sur mon au premier plan.
Quelques petites minutes plus tard nous repartions avec plein de pains sur les bras offerts par le boulanger. Impossible de payer à moins de le vexer. Dans un voyage photo, la photo est partie prenante et la première des raisons pourquoi les voyageurs se joignent à moi mais c’est avant tout un voyage qui vous procure nombreuses émotions, un sens du partage unique et éveille la totalité de vos sens !
Information à la prise de vue
Appareil Photo: Canon EOS 5D3
Objectif: Sigma 24mm f/1.4
Mode: Priorité Ouverture
ISO : 800
Ouverture : f/2.2
Vitesse : 1/500sec
Focale : 24mm
Dévelopement: Adobe Lightroom