La sensibilité ISO, c’est l’unité de mesure de la sensibilité du capteur à la lumière. Plus la valeur est faible, moins le capteur est sensible et inversement. Ce paramètre est l’un des trois, avec l’ouverture du diaphragme et la vitesse d’obturation, agissant sur l’exposition finale d’une photographie.

 

Les ISO : lumière et bruit numérique

Les ISO vous permettent donc de contrôler l’exposition de vos images. Pour  une ouverture et vitesse d’obturation choisies et constantes, une sensibilité ISO plus élevée augmentera l’exposition du cliché, et inversement.

Au même titre que l’ouverture qui influence la profondeur de champ et la vitesse qui influence la façon dont le mouvement est retranscrit (flou ou net), les ISO, troisième élément de notre triangle d’exposition, modifie également un autre élément que la lumière : le bruit de vos images (anciennement appelé grain en photo analogique).

L'échelle de sensibilité ISO et bruit numérique

L’échelle de sensibilité ISO

L’exemple au dessus est un zoom à 170% dans une photo prise au Ladakh. J’ai simulé l’utilisation de différent ISO sur cette même image afin de montrer le bruit crée en fonction de l’échelle des ISO. Il est facile de voir que le bruit, qui ne sont des points parasites qui dégradent et font perdre de la netteté à l’image et apparaissent clairement dans les zones plus sombres ou uniformes, apparait progressivement lorsque l’on augmente les ISO.

De manière générale, le bruit numérique dégrade la qualité de l’image. Il est donc, au même titre que les deux autres paramètres du triangle d’exposition, important  d’en connaître les limites. Et bien évidemment ces dernières dépendent du type d’appareil que vous possédez.

 

Quel ISO pour ma photo ?

Au meilleur, vous comprenez qu’il faut garder vos ISO les plus bas possible, sans oublier les deux autres paramètres encore une fois !

Je tiens à préciser que l’avantage du numérique est énorme, car vous pouvez adapter vos ISO à chaque prise de vue. Au temps de l’argentique, une fois un film de 24 poses dans l’appareil, vous ne pouviez plus changer ce paramètre, il restait fixe. En effet, souvent mes photographes voyageurs sont étonnés car je change mes ISO très régulièrement en passant d’une scène à l’autre. Je n’hésite pas non plus à monter mes ISO régulièrement à 1600 voire 3200 si nécessaire.

Restons toujours au Ladakh, cette fois-ci dans un village nomade à 4800m au dessus du niveau de la mer. Lors de ce reportage photo, j’ai dû faire face à des conditions de lumière extrême (soleil très fort très tôt le matin avec l’altitude et photo en pleine nuit). Je vous partage ici plusieurs images pour comprendre l’importance de ces ISO.

En plein jour

Prenons l’exemple d’une photo prise en plein jour, avec beaucoup de lumière. Le premier reflèxe sera de garder ses ISO les plus bas possible pour garder toute la définition de l’image.

Nomades au Ladakh

La lumière directe du soleil eclaire la scène et elle est elle suffisante pour garder une profondeur de champ et une vitesse élevée. ISO 50 ; ouverture : f/7.1 ; vitesse : 1/200ème

Cependant, même en plein jour de temps à autre on a tendance à augmenter ces ISO pour pouvoir augmenter soit sa vitesse pour figer un mouvement soit fermer son diaphragme pour gagner en profondeur de champ.

Nomade au Ladakh

La lumière directe du soleil éclaire les visages et le choix de faible mise au point (f/2.5) sur la chèvre ISO augmente la quantité reçu par le capteur. ISO : 100 ; ouverture : f/2.5 ; vitesse : 1/2500ème

En basse lumière

En condition de basse lumière, comme en intérieur par exemple, il vaut mieux avoir une photo nette (vitesse assez élevée pour figer un mouvement) même si un peu bruitée, qu’une photo toute floue. Rappelez vous de votre triangle d’exposition ici : si j’augmente mes ISO et que je veux garder une même exposition, il faudra que j’augmente ma vitesse. Encore une fois, tout n’est qu’une question de compensation.

Nomades dans leur tente au Ladakh

Faible lumière, j’ai fait attention à garder un rapport vitesse/ISO optimisé pour ne pas avoir de flou de mouvement des protagonistes. ISO : 800 ; ouverture : f/2.5 ; vitesse : 1/160ème

Aussi, rapidement, les limites du matériel nous forcent à nous adapter dans la limite du possible. A un certain seuil, afin de garder vos vitesses assez élevés, et que votre ouverture est au maximum, le dernier ajustement possible sera les ISO, quitte à perdre un en qualité d’image.

 

 

Portrait d'un ladakhi

Limite du matériel ici. Afin de gadrer l’image nette, il me fallait garder une vitesse siffisante de 1/100ème avec une ouvertue maximale attiente de f/1.2. ISO : 3200 ; ouverture : f/1.2 ; vitesse : 1/100ème

Le matériel

Enfin, le choix des ISO est fortement influencé par le matériel en votre possession.

Bien connaître son appareil

D’un appareil à un autre, en fonction de sa date de fabrication et aussi de la taille du capteur, vous pourrez plus ou moins augmenter vos ISO tout en gardant une qualité d’image suffisante. Il est impossible de vous donner une liste exhaustive ici et c’est finalement avant tout un choix personnel.

Objectifs fixes

Pour palier au limite de votre matériel en basse lumière notamment, les focales fixes sont de très bons investissements. Elles vous permettent de faire rentrer plus de lumière grâce à leurs grandes ouvertures et de gagner en qualité d’image, en gardant vos ISO plus bas. Elles auront beaucoup plus d’avantages et pour être honnête elles ne quittent jamais mon sac photo.

 

 

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