Depuis Luang Prabang, impossible de rater les somptueuses chutes d’eau de Kuang Si. La cascade principale est d’ailleurs la plus grande de la région avec trois niveaux menant à une chute d’environ 50 mètres. L’enchainement des bassins, avec la couleur de l’eau d’un bleu azur, rend le lieu très photogénique et presque parfait pour la pratique de longues expositions lors de notre voyage photo au Laos.

Longue exposition

Ce matin, le ciel était bas à Luang Prabang. Impossible de voir un coin de ciel bleu et, avec mes 4 amis photographes, nous distinguions à peine les berges de l’autre côté du Mékong. Nous étions sûrs que le brouillard allait se lever… enfin on l’espérait le temps d’arriver aux chutes situés à environ une heure de route ! À l’arrière du véhicule, nos sacs à dos étaient un peu plus gros qu’à l’accoutumé car filtres, trépied et télécommande allait être de la partie cette fois.

Une heure plus tard, il fallait trouver le bon emplacement, pour une bonne composition alors que le soleil commençait à percer pour nous amener la plus belle des lumières. Il ne fallait pas trainer, la lumière deviendrait vite gênante car trop forte et contrastée. Aussi, le site allait se nourrir de ses touristes internationaux et locaux qui viennent piqueniquer et nager.

La première des choses étaient de trouver la meilleure composition donc. En photo de paysage, j’essaie toujours d’inclure des lignes directrices ou un premier plan pour donner plus de dynamisme et profondeur à mes images. Le site, assez grand, est spectaculaire et les possibilités sont innombrables mais l’accès à une bonne composition pas toujours évident ou d’ailleurs pas autorisé afin de préserver le site du tourisme.

Nous n’étions pas les premiers à ma surprise. Une jeune hollandaise, était là à marcher, en équilibre, évidemment à l’endroit non autorisé au milieu d’un bassin avec son téléphone dans une main, qui lui servirait de télécommande afin de déclencher la photo « Instagram » de l’année ! Dans quel monde vivons… Quel narcissisme ! Je ne comprendrais jamais. Je me souviendrais toujours aussi de ce touriste au temple de Bayon, à Angkor, qui me demandait de le photographier alors qu’il était en équilibre sur une balustrade, très fragile, datant de 1000 ans, qui représentait « accessoirement » le serpent Naga. Je me souviens l’avoir envoyé bouler en lui disant qu’il n’avait rien à faire là. Bien évidemment, sa réponse, « je m’en fous je ne reviendrais pas » montrait encore plus son résonnement « altruiste » !

Enfin, cette fois-ci je faisais profil bas pour éviter une dispute de bon matin et m’installais sereinement, au calme, afin d’essayer de retranscrire au mieux ce que je voyais. Il fallait tout d’abord bien caler mon trépied à la bonne hauteur pour que je puisse avoir la pierre au premier plan en inclinant un peu mon appareil vers le bas afin de donner plus d’importance à mon premier plan. La suite devait être méthodologique comme j’allais utiliser un filtre opaque ND10 qui me permettrait d’avoir des poses longues en plein jour.

Le trépied encré au sol, la composition ajustée, la suite serait décisive. Premièrement, je choisissais mon ouverture, f/8 qui vu les conditions de lumières me donneraient, je le savais par expérience, une exposition très longue si je gardais mes ISO à 100 pour garder une image sans aucun bruit. Je contrôlais ici aussi ma vitesse que je garderais quelque part dans le coin de ma tête pour recalculer plus tard la vitesse nécessaire avec le filtre monté. Ensuite, à f/8 avec une focale de 24mm, je faisais ma mise au point sur le premier tiers de mon image pour gagner encore en profondeur de champ grâce l’hyperfocale. L’ensemble de la scène, du premier plan à l’infini serait donc net. La mise au point faite, je passais en mise au point manuel car avec le filtre opaque une fois installée, je ne pourrais plus faire ma mise au point automatiquement. Si vous oubliez cette étape, d’ailleurs, l’appareil réessayera tout seul de faire la mise au point et n’y arrivera plus. L’étape ici sera à recommencer.

Ensuite, avec le filtre mis, les paramètres de ma vitesse que j’ai bien gardée en tête, je n’avais plus qu’à ralentir de 10 stops cette dernière et d’attendre les 100 secondes d’exposition pour avoir, je l’espérais bien, une bonne surprise !

Information à la prise de vue

Appareil Photo: Canon EOS 5D3
Objectif: Sigma 24 mm f/1.4

Mode: Manuel
ISO : 100
Ouverture : f/8
Vitesse : 100s.
Filtre : ND10
Focale : 24 mm
Dévelopement: Adobe Lightroom

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