Le lac du Tonlé Sap commençait à débordé en ce 23 Août 2019, avec au moins 2 mois de retard par rapport à la normale. Nous pouvions tout de même encore, accéder, en marchant au sec, à ce pont dans la région de Kompong Thom. Cette année, lors d’un second voyage photo, en moins de 10 jours, dans cette région rurale, je pouvais partager ma vision (en anglais dans le texte) du Cambodge à Barbara et Darren, clients canadien qui revenaient 8 mois après une brève expérience en Janvier de la même année.

 

La règle des dixièmes en photographie

Depuis ce pont, point stratégique du village, il se passe en général beaucoup de chose, si on est là au bon moment. Il est très commun de voir des paysans emmener leurs troupeaux de buffles et vaches en pâturages dans les rizières des alentours, des enfants sauter dans le bras de rivière, des pêcheurs jetant leur filet épervier et d’autres revenant en bateau avec leur pêche de la nuit. Ce matin-là, je m’occupais donc du timing pour espérer avoir le plus de chance possible et bien-sûr nous étions un peu en avance. Les gens qui me connaissent sauront que je ne suis jamais en retard et que si cela m’arrivait de l’être c’était que quelque chose d’exceptionnelle était arrivée !

Ce matin-là, tout commença bien avec la rencontre de ce paysan qui sortait ces vaches, mais il semblait que la chance était un peu moins au rendez-vous par la suite. Le village semblait calme, l’eau encore basse pour la saison changeait probablement le quotidien des gens. En discutant avec d’autres villageois qui passaient aussi, je comprenais que les buffles et vaches étaient loin pour pouvoir pâturer à cause du manque d’eau du début de saison des pluies. Donc, les paysans ne rentraient pas forcément au village tous les soirs du fait de la distance à parcourir pour les bêtes… Nos opportunités photo allaient être moindres mais elles ne sont jamais nulles ici.

Au loin approchaient quelques pêcheurs revenant du lac et donc s’offrait à nous de nouvelles opportunités photos intéressantes. À cause de la distance et de la masse d’eau devant nous, il aurait été ennuyant d’avoir toute cette eau au premier plan alors que le ciel était plutôt joli avec ces nuances de bleu et de blanc. J’ai donc décidé de garder un cadrage large (j’avais monté sur mon appareil mon vieux 35mm donc impossible de zoomer non plus) et d’éliminer la plus part de la rivière en cadrant le bateau dans le bas de mon image. Il fallait attention à ne pas perdre son reflet et bien sûr essayer de garder le dynamique de l’image, du mouvement du bateau en pensant aux lignes de fuite ici.

Ce genre d’image très minimaliste finalement est très utile de temps à autre pour :

  • donner l’impression d’immensité à la scène en situant le sujet dans son large contexte,
  • de supprimer des éléments ennuyant (en analysant cette image, on a bien sur compris que le bateau était sur…. l’eau !),
  • donner un certain dynamisme à l’image,
  • garder le contexte !

Mon approche de la photographie est très liée à l’humain, sa présence, sa proximité et surtout l’échange unique que procure la photographie. J’essaie de faire passer des émotions à travers mes images, je me souviens à jamais des odeurs, regards, et sourires d’une scène. Bien sûr, qu’ici j’aurais préféré être sur le bateau mais je sais que mon tour viendra et je sais qu’il faut se préparer à toute éventualité !

Information à la prise de vue

Appareil Photo: Canon EOS 5D3
Objectif: Sigma 35 mm f/1.4

Mode: Ouverture
ISO : 100
Ouverture : f/6.3
Vitesse : 1/640sec
Focale : 35 mm
Dévelopement: Adobe Lightroom