Song-Köl, Kirghizstan, 1er juillet 2009.

Ce matin, la lumière est douce sur les berges du lac Song-Köl. Il fait froid. Comme par une belle journée d’hiver, le givre a figé l’espace d’un instant la nature. Les cheminées des yourtes ont cessé leur travail durant la nuit. Le relais paraît avoir été repris par les vaches dont les naseaux dégagent un semblant de fumée.

Les premières lueurs du jours sont synonymes de printemps

La lumière du jour apportée par les premiers rayons du soleil transforme l’endroit en un lieu idyllique. L’hiver laisse progressivement sa place. Les lumières bleues et roses sur le lac encore fumant, résultat d’une nuit fraîche, et le reflet des montagnes encore enneigées, sont synonymes de fin d’hiver et de début de printemps. Les chants des oiseaux bercent l’endroit et le rendent plus vivant. La vie reprend.

Les hommes à leur tour prennent place, leur place, au dépend des animaux qui vont brouter plus loin, brouter ces milliers de fleurs et edelweiss, qui sont légion ici. La vie est là, toute calme. L’Homme cohabite avec ces animaux dans ces jailoos (alpages) immenses et tout ce petit monde ne fait qu’un.

Puis l’été pour un instant…

Le soleil levant, et sa teinte bleutée, laisse place à cette ambiance plus chaude : c’est l’été, c’est sûr. Pourtant, le vent venant de l’ouest, qui parcourt les berges du lac, rappelle que cette scène se déroule à plus de 3000 mètres. Tout le monde est habillé de sa petite laine, comme lors des premiers jours d’automne. J’étais prévenu, ici, dans la même journée il est possible de rencontrer les quatre saisons, il n’est pas midi et c’est déjà fait !

Cette météo très instable ne nous arrêtera pas avec mon amie. Nous choisissons le rythme du reste de la journée toutefois, d’un pas hésitant, au début. Sous le regard des moutons, puis des marmottes effrayées de notre arrivée, nous nous dirigeons dans les vallées aux alentours. Tous ces regards nous font douter sur notre style. Sommes-nous si mauvais ? Pourtant, au fil des minutes, nous avançons de ce pas de plus en plus déterminé sous ce soleil de plomb. Rien n’empêche que régulièrement, des yeux se posent encore sur nous, cette fois-ci, le regard d’un loup plutôt curieux. Tant pis, nous l’assumons, notre style n’est pas terrible mais nous reviendrons à la yourte au galop.

La neige commence à tomber sur les sommets derrière nous…

%d blogueurs aiment cette page :