« Tu dois faire de belles photos avec l’appareil photo que tu as »… Combien de fois j’entends ça lors de mes reportages photos pour des ONGs et autres clients… Je pense qu’il y a un peu plus que ça… Nous pourrions nous poser la question de ce qu’est une belle photo ? Quelques pistes de reflexions…
La photographie et particulièrement la photo de voyage demande plus qu’un bel appareil photo du dernier cris avec une mise au point des plus rapides. Je dirai que plus que du matériel, il faut être au bon endroit et au bon moment, ce qui est l’essence même d’un voyage photo. Il faut bien évidemment lire la lumière, appréhender l’environment immédiat, être patient, anticiper les actions des sujets, plus tard peut être photographiés, et enfin privilégier la proximité avec ces derniers.
L’oeil du photographe et sa sensibilité
Je vous invite dans les coulisses de cette prise de vue.
Etre au bon endroit, au bon moment
Il y a quelques mois, c’était exactement le 11 Avril 2017, deux jours avant le Nouvel An Khmer, lors d’un stage photo dans les temples d’Angkor Wat avec Angkor Travel Photography, en fin de journée près de la porte sud de Angkor Thom, la lumière était extraordinaire. A cette periode de l’année, la lumière est très jaune, orangée et diffuse à cause de la saison sèche et du nuage de poussière qu’il y a au dessus de nos têtes, ici, à Siem Reap. En général, nous n’attendons qu’une chose… la pluie… mais ce jour l’occasion était trop belle.
Appréhender l’environnement immédiat et anticiper
Ce soir là donc, alors que mon client, Erik, avait les yeux rivés sur les statues de la porte sud d’Angkor Thom à essayer de photographier leurs silhouettes, je lui ai dit d’observer la lumière et de voir s’il pouvait anticiper d’autres scènes intéressantes. Au loin, un jeune bonze du nom de Mao (que nous rencontrerons que quelques minutes plus tard) était avec des amis au bord de l’eau à se prendre en portrait sous toutes les coutures… Ils avaient aussi vu que la lumière était trop belle. Pour nous, l’opportunité de photographier le coucher de soleil de façon, peut être, très originale était trop grande…
Patienter, anticiper et favoriser la proximité avec son sujet
Nous allions donc changer de sujet… plus de statues mais à la place la lumière descendant sur les douves d’Angkor Thom. A proximité, le jeune moine, Mao, avec ses amis se prenait en photo à tour de rôle. Avec Erik, j’abordais donc ces jeunes photographes amateurs et passionés afin d’echanger un peu sur la photo et le bouddhisme. Puis après quelques minutes, naturellement, la séance photo reprenait, sous mes conseils avisés cette fois-ci, avec ce groupe éargi de photographes amateurs. Cependant avant les photos posées et les portraits classiques, il ya eu ce fraction de seconde où Mao arrangeait son plus bel habit. La photo est là sous vos yeux.
La technique pour saisir la lumière et le choix de l’appareil
Quelques mois plus tard, Mao publiait sur un des reseaux sociaux des plus connus, cette dernière image, ci-dessous, prise pas son ami Sokhav en parlant de moi lors de nos discussions de ce soir là avec ce commentaire : « Quand je lui ai demandé quel équipement il utilisait, il m’a répondu ses yeux ! Qu’est ce que cela veut dire ? » Mao
Enfin pour la photo de Mao arrangeant son habit, j’ai utilisé mon vieil 5D2 acheté en 2010 et son très lent autofocus avec ces réglages : 100 iso, f/2 et 1/320 de seconde ! 😉
A bon entendeur.